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Usage interne
(Pierre Lieutaghi - Le livre des Simples - Ed. Actes Sud

L'ortie de puis des siècles est considérée comme une hémostatique puissante. La plupart des auteurs anciens comme Dioscoride (Ier siècle), ont loué" ses effets dans l'hémoptysie, les métrorragies, les saignements de nez, les hémorragies diverses. Au XVIII° siècle, Chomet considère l'ortie comme "l'un des plus assurés remèdes pour le crachement de sang et pour les hémorragies ; j'en ai ordonné, dit-il pour la première maladie à plusieurs personnes, et toujours avec succès". Dans la metrorragie et la leucorrhée, il prescrivait le bouillon de veau où avait bouilli une poignée d'ortie. Bien dédaignée par les praticiens ultérieurs, la plante du sa réhabilitation officielle aux observations de Ginestet, en 1845. Ce médecin du Tarn-et-Garonne publia un mémoire consacré às ses effets remarquables dans le traitement des hémorragies utérines

Le suc frais est le mode d'administration à préférer : 60 à 125 g par jour dans un peu d'eau. Ceux qui ne disposent pas de plantes fraîches pourront préparer le sirop suivant (H. Leclerc : Faire infuser pendant douze heures 250 grammes d'ortie fraiche dans 1,5 litres d'eau bouillante ; filtrer et ajouter le double de son poids en sucre ; prendre 200 à 300 grammes par jour.

NB : A forte dose l'ortie peut supprimer les urines ; ses graines considérées par certains comme puissamment purgatives, doivent être écartées de toutes préparations.

Usage externe
Pierre Lieutaghi - Le Livre des Simples - Ed Actes Sud

Les vertus hémostatiques de l'ortie seront mises à profit dans le saignement de nez où il suffit bien souvent d'introduire un coton imbibé de suc frais dans les narines pour voir cesser les saignements.

Le suc et la décoction (60 g pour 1 litre, réduit d'un tiers) s'emploient en collutoire ou en gargarisme dans l'angine, les aphtes, les inflammations ou engorgement des gencives. Les feuilles cuites et réduites en bouillies sont détersives et résolutives ; on les appliquaient sur les tumeurs lymphatiques et les ulcères. Buc'hoz, l'un des monographes de l'ortie (1805), rapporte que Dufrenoy, médecin à Valenciennes, ayant remarqué l'usage populaire de l'ortie pour conserver la viande (on l'enveloppait dans ses feuilles), supposa que la plante pouvait avoir des vertus antiseptiques et en fit l'essai avec succès dans quelques cas de gangrène, spécialement à la lèvre et au pied. IL employait le cataplasme ci-dessus, avec l'addition de sel et d'eau-de-vie et le faisait arroser de suc frais toutes les quatre heures. Cazin n'a pas expérimenté l'ortie dans ces affections chez les humains mais il en a vu les bons effets en médecine vétérinaire.

Ce révulsif, encore usité dans les campagnes, peut calmer les douleurs rhumatismales. A des fins aphrodisiaques, il tient plus du sadisme que de la phytothérapie !

Le suc d'ortie, que l'on peut mêler à parts égales avec le suc des feuilles et des graines vertes de capucins favorise remarquablement la croissance te la repousse des cheveux. On en frotte vigoureusement les parties dénudées. Certains produits, sous le nom mystérieux de "Dioïca" ne cache rien d'autre que notre bonne mauvaise herbe.